Cet article va présenter de manière générale les enjeux de la sauvegarde des données: que faut-il sauvegarder ? Pourquoi ? De quelle manière et avec quels outils ?
Qu'entend-on par "données" ?
L’usage courant du terme “données” fait référence aux données utiles ou données utilisateurs, c’est-à-dire des informations plus ou moins uniques ou personnelles. Dans la suite de l’article, j’utiliserai cet usage courant.
Cela s’oppose aux autres informations présentes sur le disque dur telles que le système d’exploitation (Windows, MacOS, distribution Linux) et les programmes.
Les données sont les informations les plus précieuses puisqu’elles sont souvent uniques et personnelles, d’où l’intérêt de les sauvegarder. Pourtant il peut aussi être judicieux de sauvegarder l’ensemble de son système et programmes pour plusieurs raisons :
- gain de temps en cas de réinstallation complète
- conserver le paramétrage du système et des programmes
Dans certains cas spécifiques, une machine peut contenir aucune donnée utilisateur mais être paramétrée de manière très précise. Donc la valeur importante à sauvegarder sera cette fois-ci le système, les programmes et toute la configuration qui s’y rattache.
Dans ces cas là, on réalise ce qu’on appelle une image du disque dur (ou d’une partition), c’est-à-dire une copie intégrale du contenu du disque dur (ou d’une partition).
Pour simplifier les sauvegardes, il est préférable de bien séparer les données du système si possible sur une partition distincte !
Les données peuvent contenir un patrimoine immatériel important tel que le fichier client, les fournisseurs, une base de connaissances, des outils ad hoc, des supports de communication, sans oublier des archives de facturation, comptabilité ou éléments légaux. Bref un ensemble d’éléments souvent indispensable à l’activité et qui s’est construit et enrichi sur le long terme.
La valorisation de ce patrimoine est souvent difficile à évaluer financièrement. Pourtant en cas de perte complète et sans sauvegarde, il sera impossible de racheter ses données contre de l’argent. Sauf dans certain cas (panne matériel d’un disque) où l’intervention d’entreprise spécialisée dans la récupération de données peut sauver la mise. Les délais et surtout les coûts sont très élevés !
Se protéger de quels risques ?
Quelle qu’en soit la cause, la perte de donnée peut avoir des conséquences souvent sous-estimées et parfois complètement désastreuses notamment dans les entreprises. Il peut s’agir :
- d’une erreur humaine : suppression involontaire de fichier ou dossier, mauvaise utilisation d’un logiciel
- d’un bogue logiciel
- d’une infection par un programme malveillant
- d’une défaillance matérielle du support de stockage (disque dur, clé USB, CD, DVD…)
- d’un incident lié au local (incendie, inondation, cambriolage…)
Les principaux types de sauvegarde
Sauvegarde intégrale
C'est la copie complète d'un ensemble de données figées à l'instant T. Elle est longue à effectuer et nécessite beaucoup d'espace de stockage.
Sauvegarde différentielle
C'est une copie des modifications à partir de la dernière sauvegarde intégrale. Elle est plutôt rapide et nécessite assez peu d'espace de stockage.
Sauvegarde incrémentale
C'est une copie des modifications à partir de la dernière sauvegarde incrémentale. Elle est plutôt rapide et nécessite très peu d'espace de stockage. Elle est un peu plus complexe à restaurer.
Les modes de sauvegarde différentiel ou incrémental nécessite par définition d’avoir une sauvegarde intégrale. Ces 2 modes passent par un logiciel alors qu’il est possible de faire une sauvegarde intégrale à la main.
Rotation et jeu de sauvegarde
Il peut arriver qu’on découvre un incident ou qu’on ait besoin de revenir en arrière sur des données sauvegardées plus ou moins anciennes. Par exemple un rapport qu’on a supprimé il y a un mois est peut-être absent de la dernière sauvegarde.
Pour cette raison, il peut être utile de conserver plusieurs jeux de sauvegarde à des fréquences différentes.
Par exemple, on pourrait décider de mettre en place :
- une sauvegarde intégrale de l’année dernière N-1 (au 31 décembre)
- trois sauvegardes intégrales des 3 derniers mois (dernier jour du mois)
- tous les jours (ou toutes les semaines), une sauvegarde incrémentale (basée sur la sauvegarde mensuelle)
Ce type de plan de sauvegarde peut s’automatiser à l’aide d’un logiciel spécialisé.
Support de sauvegarde
Selon le volume de données à stocker et d’autres contraintes (mobilité, fiabilité, coût), on choisira un support adapté à son besoin de sauvegarde.
De mon point de vue, les support optiques (CD,DVD, Blu-Ray) sont à éviter car très peu pratique à l’usage et de fiabilité assez douteuse.
Les clés USB et disques durs externes sont mobiles et donc vulnérables : perte, vol ou détérioration.
Pour un usage professionnel sérieux, il est difficile de se passer d’un serveur de fichier !
Clé USB : capacité limitée, faible coût, très mobile
Disque dur externe : bonne capacité, coût acceptable, mobilité, fragile selon la technologie
Disques CD, DVD, Blu-Ray : capacité très limitée, coût faible mais nécessité d’un lecteur, problème de fiabilité selon support et lecteur, temps de gravure assez long
Serveur de fichiers : en local sur un NAS ou bien dans le Cloud, très grosse capacité possible, meilleure fiabilité par redondance, accès rapide, coût plus important
Quelques outils...
De nombreux outils permettent d’améliorer la manière d’effectuer les sauvegardes, et principalement de l’automatiser, d’utiliser le mode incrémental, de planifier, conserver plusieurs versions, de chiffrer les données…
Cobian Backup
C’est une application gratuite, connue et riche en fonctionnalités, bref une référence. Malgré un arrêt des mises à jour depuis 2012, le programme est aujourd’hui (2018) tout à fait fonctionnel (sur Windows 7, 8, 10) et très stable.
Installé sur Windows, il permet de sauvegarder sur un support externe (clé USB, disque externe, lecteur réseau, dossier FTP) avec planification, cryptage, conservation de plusieurs jeux de sauvegarde.
Hyper Backup (serveur NAS Synology)
Il s’agit d’un paquet installé sur un serveur NAS permettant de configurer finement des sauvegardes de données. On peut choisir de synchroniser vers un autre serveur NAS (local ou distant), un périphérique USB, un serveur de fichier (rsync, webdav) ou un large panel de services de stockages Cloud (amazon, Dropbox, Drive, Azure… ). La planification est possible mais un peu moins fine qu’avec Cobian. On ne peut pas crypter ou compresser les données.
Conclusion
Après avoir évoqué quelles données sont intéressantes à protéger, les risques pouvant survenir sur ces données, les différentes stratégies de sauvegarde et outils à mettre en œuvre, posez-vous simplement les deux questions suivantes :
Quel est l’enjeu ou la gravité si je perd mes données ?
L’effort de protection est-il réalisable simplement ?